La mélancolie comme mélodie monocorde, l’éternelle insatisfaction en guise d’auto-sanction, l’hypersensible écorché de naissance semble traîner un boulet parfois plus lourd que lui.
Plus qu’il n’a pas peur d’avoir peur, il souffre de presque tout. Dès ses premiers instants de vie, même en tentant de le contenter au maximum, rien n’est jamais suffisant ou assez bien. Il est souvent qualifié de « bébé pleureur » ou « colérique ». Très (trop) précocement, on lui impute des « caprices ». Parce qu’outre son sale caractère, ce petit être épuisant surprend dès son plus jeune âge par un regard vif, éveillé, charmeur, voire malicieux. Au fil des mois, si tant est qu’on lui prête de l’attention, il impressionne de talents créatifs, moteurs et relationnels. Toutefois, il semble en manque insatiable de quelque chose et sollicite sans discontinuer. Les plaintes et les cris paraissent dominer. Ce qu’il appréciait le matin, ne l’est plus le soir même, mais le redevient deux jours plus tard. L’entourage proche est rapidement exténué d’impuissance face à un tel tempérament qui peut durer toute une vie.
Certains hypersensibles s’assagissent tout de même. D’autres feignent le calme, cachant au fond d’eux ces tempêtes émotionnelles qui grondent pluri quotidiennement sans droit d’expression au risque d’être rejeté ou dés-aimé. Dans ce cas, le sombre hypersensible intègre qu’il n’est pas conforme, pas désirable, pas bien. Cette auto critique s’ajoute alors à la souffrance intrinsèque liée à son atypique sensibilité exacerbée, le faisant éprouver à la limite de l’autisme les perceptions environnantes (bruits, odeurs, vues, sensations...) jusqu’au flot discontinu de pensées qui l’assiège de manière désordonnée.
Il se pense seul, incompris, extra-terrestre errant égaré avec pourtant des rêves et des envies de contribuer, d’aider, de créer, d’améliorer ce monde où il est… mais sans savoir comment. Il vit de vraies montagnes russes, sur lesquelles certains de ses semblables finissent par décider de ne plus monter et d’autres en tombent après avoir oublié de se sangler…
C’est là le noir destin de trop d’hypersensibles, êtres d’exception pourtant, aux capacités innées impressionnantes… mais qui ne trouvent pas leur place dans un univers d’humains où les standards définissent la normalité, où tout est minuté, et où la pression remplace l’ambition pour pousser à l’action.
Le plus grand problème de l’hypersensible est de croire en une tragédie personnelle, plutôt qu’en une épopée dont il serait le héros vaillant et triomphant de l’adversité rencontrée pour en faire un bagage utile à sa mission de vie.
Ses sens lui font mal. Son mental envahissant le biaise. Il a besoin d’un cadre bienveillant, structuré et rassurant. Sans quoi, il peut s’enfoncer facilement dans diverses addictions (alimentaires, toxicomanes, sportives, relationnelles…).
C’est un être au grand cœur, qui a besoin de vibrer pour s’éveiller et avancer. Contrairement à ce qu’il imagine, il est majoritairement apprécié. Sa présence, sa clairvoyance, son dynamisme et son charisme lui confèrent souvent un rôle de leader. Titre que son humilité a du mal à admettre, car dans son idéalisation sociétale, il prône la responsabilisation et la liberté de chacun.
Rêveur, ingénieux et perfectionniste, il est parfois considéré comme « perché » et fonctionne mieux en mode « plan d’action » qu’au « feeling » qu’il aime tant. Toutefois, en proie à l’anhédonie à force de contrôle excessif, il doit apprendre à réintégrer pleinement le plaisir tant au niveau de l’anticipation (visualisation), de la perception instantanée (pleine conscience du présent) et de la mémoire du ressenti éprouvé (célébration et capitalisation) pour ne plus faire une habitude de la procrastination, à remettre si souvent au lendemain des tâches qui ne lui procurent pas de satisfaction immédiate.
Le sombre intelligent qu’est l’hypersensible ne se laisse pas facilement abattre. Il peut chercher à solutionner son mal-être pendant des années, voire des décennies grâce à la littérature ou documentation web. Il fait parfois le pas de consulter un psy pour comprendre les origines de ce qu’il a fini par croire être un dysfonctionnement. Ou il ose entreprendre un travail participatif en coaching pour apprendre à accepter qui il est, comment il fonctionne, de quoi il a besoin afin de cesser de se contorsionner pour faire entrer sa personnalité ovoïde dans la case rectangulaire qu’il croyait devoir être faite pour lui, mais enfin concevoir sa propre place.
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A propos
Line GINI accompagne les hypersensibles ambitieux à transformer leur singularité en force alignée, sereine et impactante, dans la durée.